Le cognassier de Chine (2024)

Pseudocydonia sinensis (Dum.Cours.) C.K.Schneid. - Rosaceae

Originaire le l'Est de la Chine, Pseudocydonia sinensis a depuis longtemps suscité l'intérêt des taxonomistes qui lui ont attribué de nombreux noms différents. En effet, il très proche de son homologue iranien, Cydonia oblonga et de Chaenomeles cathayensis, originaire de Chine. D'ailleurs il n'est pas rare de le voir étiqueté Chaenomeles sinensis. Mais peu importe son nom, Pseudocydonia sinensis reste un arbuste remarquable dont les intérêts ornementaux se succèdent tout au long de l'année.

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Sa première introduction en Europe date probablement de la fin du 18ème siècle mais c'est seulement dans la deuxième moitié du 19ème siècle que sa culture s'est popularisée. On retrouve un article très intéressant à son sujet dans la Revue Horticole de 1889 (p. 228) avec une magnifique planche réalisée à partir d'un fruit cultivé dans le midi.

Son principal attrait est son écorce gris-marron qui se desquame en plaques, laissant apparaître de grandes taches oranges, décoratives toute l'année. La desquamation a lieu généralement en mai-juin. Au cours de cette "mue", de grandes parties d'écorce rougeâtre se détachent lentement avant de tomber au sol. Outre son écorce, il se fait remarquer par son feuillage vert-brillant, caduc à semi-persistant, qui prend de belles teintes rouge orangé en automne. En situation protégée, certaines feuilles se maintiennent jusqu'au printemps. Ses feuilles finement dentées le différencient très nettement d'un Cydonia oblonga.

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La floraison, assez discrète, apparaît en avril-mai, à l'extrémité des pousses de l'année. Sa couleur varie du rose pâle au rose vif selon les spécimens. Les fleurs sont auto-fertiles, un seul pied suffit pour obtenir des fruits. Ses fleurs solitaires le distinguent d'un Chaenomeles dont les fleurs sont toujours groupées.

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Les fruits, appelés coings de Chine, apparaissent dès le début de l'été et arriveront à maturité fin novembre voire en décembre (variable selon les régions). À maturité ils sont jaunes et complètement lisses, contrairement à Cydonia oblonga dont les fruits sont recouverts d'un duvet beige. Certains atteignent 20 cm de long! Ils sont agréablement parfumés et sont consommables une fois cuits. Pour en faire de la gelée, n'hésitez pas à rajouter de la pectine car les graines ne suffisent pas.

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Si vous voulez de belles colorations automnales il est préférable de planter Pseudocydonia sinensis en plein soleil, mais il supporte aussi très bien la mi-ombre. Il apprécie un sol bien drainé et riche en humus. Il atteint généralement 4 à 6 m de haut pour 3 à 4 m de large, à condition d'être planté en isolé. Certains spécimens exceptionnels atteignent 10m de haut!

Dans la nature, c'est un arbuste multicaule mais il est possible de le conduire sur un tronc unique et lui donner un aspect de petit arbre. Il est envisageable de dégager son ou ses tronc(s) afin de mieux apprécier son écorce décorative.

Il résiste à -25°C sans problème. Il a un temps été interdit à la vente à cause de sa sensibilité au feu bactérien mais ce n'est plus le cas aujourd'hui.

Quelques spécimens connus en culture : Jardin des Plantes de Nantes, Arboretum Cimetière Parc (Nantes), Jardin Botanique de Limoges, Arboretum Gaston-Allard (Angers), Arboretum Adeline (La Chapelle Montlinard), Arboretum de Balaine (Villeneuve-sur-Allier)...

Chaenomeles cathayensis (Hemsl.) C.K.Schneid. - Rosaceae

Je me souviens encore de ma première rencontre avec cet arbuste singulier, six ans plus tôt, au Jardin des Plantes de Paris, par une belle journée de septembre. Difficile d'oublier ses gros fruits verts agglomérés le long des branches arquées. Bien plus tard, lors d'un voyage en Chine (Yunnan), quel ne fut pas mon plaisir de le retrouver dans la nature (probablement un pied échappé de culture), à plus de 2800 m d'altitude, seul au milieu de Rubus biflorus, Prinsepia sp. et autres arbustes!

Chaenomeles cathayensis est originaire de la moitié Est de la Chine, entre 900 et 2500 m d'altitude. Son nom d'espèce fait référence à l'ancien nom donné au Nord de la Chine, "Cathay". Son introduction en culture remonte aux alentours de 1800. En France, on le trouve mentionné au début du 20ème siècle dans quelques collections.

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Ses feuilles sont caduques, lancéolées, très finement dentées et mesurent 5 à 10 cm de long pour 1 à 2 cm de large. Le feuillage juvénile est recouvert de poils couleur rouille. Contrairement à son proche cousin chinois Pseudocydonia sinensis, on ne remarque aucune coloration automnale.

La floraison intervient en fin d'hiver-début de printemps sur les bois de l'année précédente. Les fleurs sont blanches, subtilement teintées de rose au niveau des pétales, des étamines et du calice. On ne peut pas vraiment dire que la floraison soit spectaculaire, notamment à cause des premières feuilles qui apparaissent très tôt, avant les premières fleurs.

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Les fruits, quant à eux, sont très ornementaux. Ils sont de forme plutôt ronde, voire pyriforme (variable selon les clones), de 10 à 15 cm de long pour 5 à 8 cm de large et restent verts la majeure partie du temps. C'est seulement en milieu d'automne qu'ils prennent une teinte légèrement jaunâtre, lorsqu'ils sont bien mûrs. Comme les autres coings, ils sont parfaitement comestibles une fois cuits et se dégustent en gelée, sirop, pâte de fruits et autres gourmandises. Dans le Yunnan (sud de la Chine), ils sont très présents sur les marchés et dans les superettes, sous diverses formes.

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Dans la pharmacopée chinoise, on utilise principalement les fruits séchés de Chaenomeles speciosa, mais les fruits de C. cathayensis peuvent être utilisés comme substitut, tout comme ceux de Pseudocydonia sinensis. Appelé "Mu Gua", ce remède est recommandé en cas de troubles musculosquelettiques, vomissements, diarrhées et indigestions.

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Chaenomeles cathayensis peut atteindre 3 à 6 m de haut, avec généralement une multitude de troncs partants de la base. Son port est relativement érigé les premières années, puis il devient de plus en plus évasé avec le temps notamment en fin d'année avec le poids des fruits. Tout comme les autres espèces et hybrides du genre Chaenomeles, on retrouve de courtes épines acérées un peu partout sur la plante.

Le meilleur moyen de multiplier cet arbuste est le semis. Le taux de réussite est généralement très élevé et les jeunes plants poussent vigoureusement. Un seul fruit peut vous fournir plusieurs dizaines de graines. Sa culture est facile en sol frais et riche en humus. Ses jeunes feuilles sont à surveiller les premières années car les pucerons les adorent. Il résiste à des températures allant jusqu'à -20°C sans problème.

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Quelques spécimens connus en culture : Jardin des Plantes de Paris, Arboretum de Huelgoat (Finistère), Château du Lude (Sarthe), Arboretum des Barres (Loiret), Jardin d'Agronomie Tropicale du Grand-Blottereau (Nantes), Arboretum de Wespelaar (Belgique).

Comment différencier Chaenomeles cathayensis, Chaenomeles speciosa et Pseudocydonia sinensis?

Ces 3 taxons sont assez proches les uns des autres mais avec ces quelques caractéristiques, il est facile de les différencier.

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Tout d'abord leur taille adulte n'est pas la même. Du plus petit au plus grand (hauteur) : Chaenomeles speciosa (1,5-2 m), Chaenomeles cathayensis (3-6 m) et enfin Pseudocydonia sinensis (5-10 m).

Au niveau du feuillage juvénile, celui de C. speciosa est glabre au revers alors que chez les 2 autres il est recouvert de poils doux, plutôt couleur rouille chez C. cathayensis, plutôt blanchâtre chez P. sinensis.

Chez les 2 Chaenomeles, les fleurs sont regroupées par 2 à 5, sur le bois de l'année précédente alors qu'elles sont solitaires, à l'extrémité des pousses de l'année, chez P. sinensis. À noter également que chez P. sinensis, les sépales sont recourbés vers le bas.

Enfin, P. sinensis est seul à avoir une écorce ornementale qui se desquame en plaques et à ne pas comporter de courts rameaux épineux.

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Author: Greg O'Connell

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